Peintre et peintre cartonnier, créateur de céramiques.
Avec son frère André́, architecte, il s’installe à Paris en 1912. Il se destine à la médecine mais abandonne cette voie et entre en apprentissage chez Victor Prouvé ; il fréquente ensuite l’Académie Colarossi et l’École des Beaux-Arts. Il fonde avec trois amis la revue Les Feuilles de mai, en 1913. Une première exposition a lieu à Zurich, en 1917 ; sa peinture est marquée par le cubisme et par l’art médiéval. Ses premières tapisseries exécutées au point sur canevas sont réalisées par sa mère, puis par sa compagne Marthe Hennebert. En 1920, il s’installe rue Nollet et, en voisin, fait la connaissance de Pierre Chareau avec qui il collaborera à de nombreuses reprises : pour le Château de Villeflix des Bernheim et pour des tapisseries « au petit point » que l’on retrouve sur divan et fauteuils de la maison de verre. Ses œuvres sont exposées au Salon des Indépendants. Il fait la connaissance de Louis Marcoussis, de Picasso et de Max Jacob en 1921, année de réalisation des décors et costumes du spectacle Celui qui reçoit des gifles pour la Compagnie Pitoëff. Il emménage en 1924 dans une maison de la Villa Seurat construite par son frère. En 1932, Jeanne Bucher édite huit de ses dessins à la plume. Il se partage entre les décors de théâtre, pour les ballets de George Balanchine notamment, les cartons de tapisserie pour Marie Cuttoli, la peinture et les voyages. Il se rend en Union Soviétique, dans les années 1930, et adhère à Paris à l’AEAR (Association des Étudiants et Artistes Révolutionnaires). Ses œuvres sont présentes à l’exposition Selections organisée par la Valentine Gallery à New-York en décembre 1932, à coté́ de celles de Georges Braque, André́ Derain, Raoul Dufy, Henri Matisse, Pablo Picasso… Il se consacre de plus en plus à la tapisserie, délaissant progressivement son œuvre de peintre. Sa rencontre avec François Tabard, héritier d’une lignée de tapissiers à Aubusson, est décisive. Il réalise ses premières œuvres importantes : L’Orage (1933) en basse lisse et Les Illusions d’Icare(1936), en haute lisse aux Gobelins. Mais c’est à Aubusson qu’il travaille au renouveau de la tapisserie qu’il souhaite voir se dégager de ses influences historicistes. Il rénove les techniques anciennes, classifie et regroupe les couleurs, ce qui permet de réduire d’autant le temps d’exécution d’une tapisserie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il tisse clandestinement, à Aubusson, des œuvres engagées comme Liberté (1943) inspirée par un poème de Paul Éluard et surtout, après la guerre, la tapisserie de L’Apocalypse (1948) un hommage aux martyrs du Plateau d’Assy. Son grand œuvre demeure Le Chant du Monde qu’il réalise de 1956 à 1961, 80 mètres de longueur et 4,50 mètres de hauteur, désormais exposé en permanence dans l’ancien hôpital Saint-Jean d’Angers. En 1957, commence à Aubusson la mise au métier de cette tenture gigantesque en dix panneaux illustrant les angoisses et les espérances de l’homme à l’ère atomique.
Son œuvre de céramiste débute à partir de 1951 avec les ateliers de Sant Vincens à Perpignan pour lesquels il dessine des objets du quotidien et de grandes compositions murales telle que la céramique pour la Maison de la radio à Strasbourg en 1959.
Son nom apparait dans la liste des membres actifs de l’UAM établie par René Herbst en 1955.
Il décède à Saint-Paul de Vence le 6 janvier 1966.