Créateurs

JEAN-MICHEL FRANK (1895-1941)

JEAN-MICHEL FRANK

28 février 1895 (Paris) –  8 mars 1941 (New-York)

BIOGRAPHIE

Décorateur, créateur de mobilier et de luminaires.

Jean-Michel Frank nait le 21 février 1895 à Paris, il est le troisième fils de Léon Frank, banquier d’origine allemande. Élève au lycée Janson-de-Sailly, il rencontre notamment, Jacques Porel fils de Réjanne et filleul de Jacques Doucet, Léon Pierre-Quint, futur directeur des Éditions du Sagittaire, et René Crevel, l’écrivain surréaliste. Lors de la Première Guerre mondiale ses deux frères aînés partent pour le front et décèdent au combat en 1915. So, pèrefrappé par ce double deuil se suicide la même année. Frank commence des études de Droit.

Dès 1921, proche de l’avant-garde parisienne et des surréalistes, il réalise ses premiers chantiers pour ses amis, l’écrivain Pierre Drieu La Rochelle et Charles Peignot. Deux ans plus tard, l’éditrice anglaise Nancy Cunard qui apprécie l’épure de ses décors, lui laisse carte blanche.

Charles et Marie-Laure de Noailles, rencontrés en 1925, le chargent d’aménager leurs salons dans leur Hôtel particulier place des États-Unis à Paris, c’est le fumoir aux murs gainés de parchemin et le boudoir en marqueterie de paille. Entre 1927-1928 il conçoit sa première réalisation pour Elsa Schiaparelli boulevard St-Germain ; il lui aménagera un appartement en 1934.

Il prend la gérance et la direction artistique de la Société Chanaux et Cie en 1930. Dès lors, avec l’ébéniste Adolphe Chanaux, il ne cessera de mettre au point des meubles et desluminaires aux formes minimales souvent classiques, dépouillés de tout ornement, réalisésavec des matières jusqu’alors inusitées voir inattendues : gypse, terre cuite, mica, graphite, galuchat, paille, parchemin, ou façonnées de manière originale comme le chêne sablé ou arraché. Louis Aragon et Paul Éluard lui commandent des luminaires aux influencesafricaines et chinoises.

Pendant dix ans, les artistes Alberto Giacometti, Paul Rodocanachi, Jean Hugo, Emilio Terry, Salvador Dali et Christian Bérard vont être associés à certaines de ses réalisations.

En France, Frank devient le décorateur du « Tout-Paris ». Les Pecci-Blunt, les Gunzburg, Cole Porter sont ses clients fidèles. L’industriel Robert Chevalier à Épinal, l’homme politique Gaston Bergery, l’écrivain François Mauriac ou le banquier André Meyer font appels à lui. En 1936, A Nice, il se charge de laménagement de la villa de Raymond Patenôtre propriétaire d’un empire de presse.

Les couturiers Lucien Lelong, Marcel Rochas et Elsa Schiaparelli, les parfumeurs Jean-Pierre Guerlain et Robert Piguet lui font décorer leurs boutiques et showroom. Ils sont nombreux également dans le monde du théâtre à lui confier leurs décors, tel le dramaturge Édouard Bourdet, auteur « maison » du théâtre de de la Michodière (La Fleur des pois en 1932, Les temps difficiles en 1934) ou Jean Cocteau avec le décor du troisième acte de La machine infernale. Nommé administrateur de la Comédie Française Édouard Bourdet le charge de nombreux décors.

Sa carrière internationale débute avec la décoration du penthouse du milliardaire américain Templeton Crocker en 1930 qui sera suivie l’année suivante par la décoration avec Emilio Terry et Alberto Giacometti de sa villa à Los Angeles. En 1939, il aménage l’appartement New Yorkais de Nelson Rockefeller. L’Hôtel particulier du milliardaire argentin Jorge Born sera l’une de ses dernières réalisations.

La guerre vient interrompre sa carrière. Les ateliers Chanaux ferment en septembre 1939 et en juillet ,1940 il quitte la France pour l’Argentine ou il retrouve ses amis Ignazio Pirovano, directeur du musée des arts décoratifs, Eugenia Errazuriz et un cercle de riches amateurs. Il reprend ses activités et s’associe avec l’ébéniste Conté mais après quelques mois à Buenos Aires, il repart pour New York à l’invitation de quelques clients tel Templeton-Crocker et de jeunes décorateurs de la filiale parisienne de la New-York School of Fine and Applicated Arts, où il donne des cours et des conférences.

Les succès professionnels qu’il remporte ne compensent pas l’ébranlement causé par la guerre et son exil. Le 8 mars 1941, Jean-Michel Frank se donne la mort en se jetant par la fenêtre d’un building à New-York.

ŒUVRES DISPONIBLES
Jean-Michel Frank - Paire de coupelles, vers 1933